Qu’est-ce que le relativisme moral ?

Mise en ligne de La rédaction, le 21 janvier 2012.

par Richard Bastien

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 34 / HIVER 2011-2012 ]

Richard Bastien

Le beau est affreux et l’affreux est beau,
Planons à travers le brouillard et l’air impur.

William Shakespeare, Macbeth

Il n’y a pas de faits, que des interprétations.
Friedrich Nietzsche

Si le relativisme signifie mépris des catégories fixes et des hommes qui se prétendent porteurs d’une vérité extérieure objective, alors il n’y a rien de plus relativiste que les attitudes fascistes.
Benito Mussolini

Le relativisme moral est une doctrine philosophique qui prétend que la véracité ou la fausseté d’un jugement moral est impossible à établir objectivement. Ses tenants affirment qu’il n’y a pas de vérité morale et que tout énoncé sur ce qui est bien ou mal relève de la subjectivité. La morale ne serait qu’une affaire d’opinion, parce que tout jugement moral serait invariablement et exclusivement tributaire de la culture dont il est issu. De sorte qu’il ne saurait y avoir de prescription morale universelle. À la fin, le jugement moral se réduirait à une évaluation partielle et partiale des conséquences d’un acte.

Le relativisme moral se situe aux antipodes d’une philosophie morale fondée sur la loi naturelle, où la ligne de partage entre le bien et le mal est déterminée en fonction de la nature, de l’intention et des circonstances d’un acte, et non en fonction de ses conséquences. Cette approche postule l’existence de normes objectives permettant de juger de la moralité d’un acte ; elle reconnaît donc l’existence d’un ensemble de lois n’admettant aucune transgression. En ce sens, les prescriptions de la loi naturelle revêtent un caractère absolu.

Beaucoup de gens sont relativistes dans l’ordre moral, mais peu se définissent comme tel. Pour se situer, ils affectionnent d’autres qualificatifs – « utilitaristes », « naturalistes », « humanistes séculiers », etc. Mais quelle que soit l’expression utilisée, ils ont en commun de croire que la moralité d’un acte est déterminée non à la lumière d’une exigence universelle et indépendante de toute préférence subjective, mais d’une évaluation consensuelle de ses conséquences.

(…)

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