Notes de lecture. André de Peretti et Maurice Borrmans, Louis Massignon et le Comité Chrétien d’Entente France-Islam (1947-1962)

Mise en ligne de La rédaction, le 11 juillet 2018.

André de Peretti et Maurice Borrmans, Louis Massignon et le Comité Chrétien d’Entente France-Islam (1947-1962), préface de Monseigneur Henri Teissier, Paris, Karthala, 2014.

par Marie-Thérèse et Dominique Urvoy

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 57/JUIN-AOÛT 2018]

Louis Massignon

Louis Massignon

Au premier abord, l’ouvrage de André de Peretti et Maurice Borrmans, Louis Massignon et le Comité Chrétien d’Entente France-Islam (1947-1962) semble n’être qu’une nouvelle contribution à l’hagiographie massignonienne: la couverture fait ressortir l’image ascétique du héros, quatre fois plus grande que le portrait des deux autres administrateurs du Comité (CCEFI); l’introduction rappelle ses œuvres maîtresses et les principales manifestations contemporaines en son honneur; surtout, tout l’ouvrage martèle les thèmes caractéristiques de son idéologie: «hospitalité», «hôtes», «badaliya», «jeûne privé», ce dernier étant prolongé par de nombreuses marques d’autosatisfaction devant les résultats obtenus grâce à lui. Pourtant la lecture du livre montre qu’il s’agit surtout d’un historique de l’action du CCEFI, détaillée en onze chapitres, chacun consacré à une, deux ou trois années de sa période d’activité, l’année 1962 étant à la fois celle de l’indépendance de l’Algérie, qui clôt le cycle des indépendances des colonies françaises, et celle de la mort de Massignon. D’où la question: quelle est la vraie place de celui-ci par rapport à ce comité?

D’emblée, les premières lignes de la préface de l’ancien archevêque d’Alger, Mgr Henri Teissier, imposent une orthodoxie: «Tous ceux qui se sont impliqués dans le dialogue islamo-chrétien, depuis un siècle, ont éclairé leur recherche et stimulé leur engagement en se référant à la vie et à l’œuvre de Louis Massignon » (p. I). Sont donc considérés comme seuls légitimes ceux que le P. Étienne Renaud appelait «les professionnels du dialogue».
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