Notes de lecture. Charles-Philippe Courtois, Lionel Groulx. Le penseur le plus influent de l’histoire du Québec

Mise en ligne de La rédaction, le 11 juillet 2018.

Charles-Philippe Courtois, Lionel Groulx. Le penseur le plus influent de l’histoire du Québec, Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2017.

par Nicole Gagnon

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 57/JUIN-AOÛT 2018]

Il manquait une pièce au dossier dans l’abondante littérature groulxienne, la «première véritable biographie» qu’annonce l’incipit. Il en existait bien une, datant de 1978 – apparemment mal satisfaisante – et Pierre Trépanier, vers 2004, en projetait une nouvelle, sans doute restée sur le chantier. Spécialiste des idéologies, Courtois a construit la sienne en trente-six courts chapitres serrant au plus près l’événementiel, sur le fil conducteur de l’idée d’indépendance. Il s’agira alors d’une histoire politique.

Le quart de l’ouvrage porte sur les seules années 1930, époque de la plus forte influence idéologique de Groulx, où il publiait ses Orientations et ses Directives, où la jeunesse nationaliste l’a reconnu comme chef. Courtois y reprend le récit de la période pour y placer son personnage : refondation de L’Action française sous guise d’Action nationale, Jeune-Canada, poussée antisémite, Action libérale nationale, conflit avec le père Lévesque au sujet de l’Action catholique, rupture avec le cardinal Villeneuve sur la question de la participation à la guerre. Et l’apothéose de 1937, lorsque Groulx prononça au Colisée de Québec son célèbre «Notre État français, nous l’aurons!».

Presque aussi développée, la période antérieure, qui va de l’arrivée au diocèse de Montréal et du début des cours publics (1915) à la disparition de la première revue, a le mérite de lever l’apparente contradiction entre l’État français de 1937 et le «je n’ai jamais été séparatiste» des Mémoires.
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