La nuit du 4 août 1789 ou l’abolition des libertés françaises

Mise en ligne de La rédaction, le 22 mars 2018.

par Michel Gabriel Léon

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 56/FÉVRIER-AVRIL 2018]

La nuit du 4 août 1789

La nuit du 4 août 1789

La nuit du 4 août 1789, «l’abolition des privilèges»! Cet épisode est présenté, par le prêt-à-penser historique français, comme l’acte l’émancipateur qui balaya les archaïsmes féodaux pour les remplacer par la justice égalitaire d’une bienheureuse modernité. Sous l’étiquette «nuit du 4 août», on présente dans les classes de la République à la fois l’abolition des corvées qui subsistaient de l’ancien temps de la féodalité militaire et protectrice, la réponse magnanime des constituants à la Grande peur qui ravageait les campagnes, et l’érection d’un État moderne.

Une manœuvre sur fond de grande peur paysanne
Cette nuit fut une interminable séance de l’Assemblée constituante issue des tout récents États généraux. Si elle accouche en effet d’une abolition des antiques «livres terriers», qui fixaient les devoirs des agriculteurs dépendant d’une seigneurie, ou de certains emplois fermés, elle génère surtout un arasement, d’une brutalité inconnue ailleurs en Europe, des libertés territoriales et professionnelles. Et de cela on préfère ne rien dire aux élèves de la pyramide jacobine française.
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