Appel à tous

Mise en ligne de La rédaction, le 24 novembre 2017.

par Jean Renaud, directeur

24 novembre 2017

Cher lecteur,

Il y a environ un an et demi, nous avons sollicité le concours des lecteurs et des amis d’Égards pour un effort particulier de promotion de notre revue. Ce fut, à notre échelle, un succès, puisque nous avons pu produire sur cette lancée quatre nouveaux numéros.

Nous pouvons vous assurer que nous ne renouvelons pas ce genre de demande à la légère. Mais n’est-ce pas la destinée d’une petite revue d’être toujours dans une situation précaire, incertaine? Sans subvention de l’État, sans revenus publicitaires, sans l’appui d’aucune «institution» en place, ni syndicats, ni Églises, ni universités, ni groupes de presse, ni grandes entreprises, nous dépendons entièrement de la fidélité de nos lecteurs, de leur générosité, de leur désir de voir durer Égards.

Je n’ai jamais voulu donner trop d’importance à nos réflexions, imparfaites et insuffisantes. Pourtant nos méditations ont au moins le mérite de contredire en profondeur la culture dominante, celle de l’intimidation et de l’hystérie, celle de médias bruyants qui insensibilisent, abrutissent et avilissent à la fois, celle de la soumission à des réseaux sociaux omniprésents qui nous enferment chacun en nous-même, tous isolés ensemble, celle de la peur, de la délation, des pitoyables consensus qui s’imposent jour après jour comme des insectes nécrophages à des cadavres trop accueillants.

Qu’oppose notre revue à ce vent mauvais qui semble tout emporter, à cette contre-rédemption moderne, vaste manipulation du sens et des sens qui ne laisse personne intact? «Le vrai, le vrai seul», pour reprendre la maxime de Sainte-Beuve ? Oui, si on ne le sépare pas des puissances du cœur. Réglées, ennoblies, magnifiées par une pensée qui, dans un même mouvement, s’en nourrit et l’oriente, elles deviennent porteuses des vérités les plus rares et les plus secrètes. L’œuvre propre de l’intelligence n’est pas de dessécher, de rabougrir, d’éradiquer, mais de discerner la place de chaque chose, puis de se taire quand le mystère paraît.

L’inculture ambiante, le bavardage monotone et tapageur des élites, l’envoûtement hébété des masses, l’obséquieuse servilité devant le nombre et les succès les plus vulgaires, ne doivent pas faire oublier que toute parodie comporte sa limite, son moment de basculement. D’ici là, il nous faut tenir, conscients que l’intensité d’une action intellectuelle, et a fortiori spirituelle, est souvent inversement proportionnelle à sa diffusion immédiatement quantifiable.

Une nouvelle fois, nous comptons sur vous. Concrètement, cela peut vouloir dire vous réabonner*, compléter votre collection (pour le sommaire des numéros, cliquer en haut à droite), abonner un ami qui s’intéresse à la pensée conservatrice, demander à votre bibliothèque municipale (ou à votre cégep ou à votre université) de s’abonner à Égards, acheter un numéro susceptible par les sujets traités d’intéresser un collègue, un voisin, faire un don en argent, ou imaginer quelque autre initiative que vous jugerez prometteuse ou féconde…

Nous vous remercions d’avance de votre soutien et de votre collaboration.

* Pour télécharger un bon de commande: www.egards.qc.ca/wp-content/uploads/2014/05/Bon-de-commande.pdf

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