Notes de lecture. Virgile Stark, Crépuscule des bibliothèques

Mise en ligne de La rédaction, le 19 décembre 2016.

Virgile Stark, Crépuscule des bibliothèques, Paris, Les Belles Lettres, 2015.

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 52/NOVEMBRE 2016-JANVIER 2017 ]

Vue de la bibliothèque de Trinity College

Virgile Stark est un bibliothécaire et, par retournement, son livre est une apologie de la mémoire des hommes; celle-ci étant techniquement avalée par la bête azurée du Numérique. Il nous entretient sur la progression subtile, mais violente, de cet instrument qui anéantit la forme du livre, la fonction de la bibliothèque et l’enjeu de la profession.

Le livre
1. Des apôtres de Salons et de Congrès – professeurs d’université, éditeurs, libraires, bibliothécaires et vendeurs de tablettes tactiles – lui rabâchent l’évangile: l’avenir du codex n’est pas en péril. Mais Virgile Stark s’aperçoit bien que ce qui prétend à la dignité de postulat n’est qu’une misérable intoxication qui honore l’humeur stratégique de certaines élites marchandes et politiques. De toute manière, aurions-nous besoin d’annoncer la survie du livre de papier s’il n’y avait aucune technique de remplacement? Où est la bonne nouvelle?

2. L’homme du XVIIe siècle, tout comme celui du XXe siècle, sentait bien que le livre qu’il tenait dans ses mains était d’une forme congruente, adéquate. Aujourd’hui, il se laisse convaincre par laperspective d’une symbiose inespérée entre le papier et l’écran bleu. Bref, entre le livre et ce qui, en réalité, le brûle irrévocablement.
(…)

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