Notes de lecture. Jean Brun, Qu’est-ce que la beauté?

Mise en ligne de La rédaction, le 19 décembre 2015.

Jean Brun, Qu’est-ce que la beauté?, suivi d’une postface de Boris Lejeune, traduite du russe par Bernard Marchadier, Paris, Desclée de Brouwer, 2014.

par André Désilets

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 49/NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 ]

Jean Brun

J’ai déjà publié dans Égards (no 19, 2008, p. 108-110) des notes de lectures sur Les mirages de l’Art contemporain, un ouvrage particulièrement significatif de Christine Sourgins qui montre que cet art n’est pas un principe d’humanisation, mais «une catastrophe intellectuelle et métaphysique qui ne forme plus le projet d’accomplir la condition humaine, mais la tentative suicidaire de s’en libérer»… et d’en finir, dira Jean Brun, «avec cette énigmatique et envoûtante Beauté qui surgissait dans le monde comme une Visitation que lui-même n’avait pu susciter».

C’est dans ce contexte d’affaissement, de dépression, de chute, que le philosophe français Jean Brun et l’artiste russe Boris Lejeune travaillent à la réhabilitation d’une conception de l’art qui renoue avec la vie, avec la «flamme des choses» et qui, par là, «prend la forme d’un combat métaphysique pour l’Être contre le Néant», si je reprends les termes de Bernard Dumont dans sa déclaration liminaire.

Au fond, c’est à partir du moment où l’on refuse de poser l’existence de la Vérité, de reconnaître la Beauté du Créateur à travers ses œuvres et l’expression qu’en donnent les hommes que le monde perd sa consistance et que l’art tourne en rond, devient n’importe quoi, opte pour la négation des vertus ancestrales, la dissolution du sujet, la pourriture et la «dégueulassolâtrie», avant de faire l’apologie de la révolte, du crime, du terrorisme.
(…)

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