De la résistance à l’espoir: le Canton de Sainte-Edwidge-de-Clifton

Mise en ligne de La rédaction, le 16 août 2014.

par Gary Caldwell

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 44 / ÉTÉ 2014 ]

Sainte-Edwidge

Le 12 avril 2014, deux cent soixante-quinze personnes, dont j’étais, se réunirent pour célébrer, par un spectacle de chansons, le succès du projet de rénovation de l’église de Sainte-Edwidge. Et cela malgré le fait qu’il n’y a plus de paroisse de ce nom… «regroupement» oblige. Au cours des quatre dernières années, nous avons amassé 175000$ sur 500000$: l’autre partie ayant été fournie par le programme québécois de Restauration du patrimoine religieux. Notre communauté de moins de cinq cents âmes a mené à terme ce projet de restauration, et il s’imposait de célébrer ce fait d’armes. Nous avons donc monté un spectacle de variétés avec les talents locaux, dans l’église même. Est-ce que c’était – luminaires de scène devant le tabernacle et musique populaire – une profanation ? Non, je ne pense pas. Cette église, outre le fait qu’elle soit toujours un lieu de culte, demeure encore un lieu de rassemblement communautaire; le seul qui nous reste après un demi-siècle de démantèlement forcé – paroisse, commission scolaire, école secondaire, caisse populaire, mutuelles d’assurances, etc. – en cent cinquante ans (cinq générations).
I
Depuis un demi-siècle, Sainte-Edwidge s’est préservé par la résistance; sa population est passée de mille personnes, au temps du séjour de Léon Gérin dans la région, à moins de cinq cents aujourd’hui. Il a fallu résister pour conserver l’école primaire, que la commission scolaire «regroupée» projetait de fermer, et la municipalité, que Québec a essayé de «fusionner». Nous avons aussi subi des revers, peut-être inévitables: perte de notre caisse populaire, liquidée (littéralement) et de la paroisse comme institution, dissoute pour être intégrée à l’«unité pastorale».
(…)

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