À la pointe du calame. Éclats de l’Athos (deuxième partie)

Mise en ligne de La rédaction, le 18 mai 2014.

par Nicolae Popescu

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 44 / PRINTEMPS 2014 ]

Au Mont Athos

En Occident, sauf quelques moines et quelques moniales, tout le monde est plus bavard que penseur. Personne ne vit. (François Hertel)

Nuit plutôt courte. Départ dès avant l’aube pour Prodromou. Per pedes car aucune autre forme de transport n’est disponible. Pas même l’hélicoptère… Par monts et par vaux on finit par arriver. La perspective à sept heures du matin apaise la fatigue du chemin. Petit bijou architectural qui s’offre entier à la vue, et dit ses dimensions humaines. Il s’agit d’un skite et non d’un monastère. Question à la fois sémantique et politique. Les proportions, naturelles, équilibrent le tout de cet ermitage plus petit comme il y en a d’autres sur la presqu’île. L’entrée en est solennelle et le silence encore plus complet, si on ose s’exprimer ainsi, car au-delà, il n’y a plus rien sinon l’étendue de la mer. Nous nous trouvons au point sud de l’Athos.

Accueil enthousiaste et envoi immédiat à la trapèze où un excellent poisson en émulsion m’attend, puisque les services de l’agrypnie du Baptiste, donc la vigile nocturne de la fête patronale du monastère, sont terminés.

Les dépendances datent un peu. Aucune rénovation de l’hostellerie n’a été entreprise, hormis l’enceinte de la plus spacieuse des chambres. Confort sommaire et chambrée multiple. Les gens sont silencieux, lisent, méditent ou sommeillent.
(…)

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