Notes de lecture. Grégoire de Nysse, L’Âme et la Résurrection. Dialogue avec sa soeur Macrine

Mise en ligne de La rédaction, le 17 novembre 2013.

Grégoire de Nysse, L’Âme et la Résurrection. Dialogue avec sa sœur Macrine, traduction du grec, introduction, notes critiques, index et bibliographie par Bernard Pottier, Bruxelles, Éditions Lessius, 2011.

Par André Désilets

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 41 / AUTOMNE 2013 ]

Grégoire de Nysse

Voici un livre d’intérêt spirituel : Grégoire de Nysse (vers 335-394) demeure l’un des plus éminents penseurs de l’Antiquité chrétienne, un Père de l’Église et un grand mystique dont l’œuvre exprime admirablement «la soif de l’âme», cette tension vers «l’éternellement cherché», orientée vers Dieu, qui bouscule sans cesse nos théories et nos sciences.

Tel est le sens de l’épectase que Grégoire de Nysse appelle également «sentiment de la parousie» et qui correspond au terme évangélique de metanoïa, revirement de toute l’économie de l’être humain, dépassement perpétuel où chaque point d’arrivée devient le nouveau point de départ. Écoutons-le : «Notre nature spirituelle existe selon l’image du Créateur, elle ressemble à ce qui est au-dessus d’elle, dans l’incognoscibilité de soi-même elle manifeste l’empreinte de l’inaccessible». N’est-ce pas le caractère transcendant de la dignité humaine qui fait dire à Théophile d’Antioche «montre-moi ton homme et je te montrerai mon Dieu»? Saint Pierre parle de l’homo cordis absconditus, de l’homme caché du coeur et Grégoire de Nysse rappelle que l’homme est une énigme pour lui-même. C’est dire que l’imago couvre l’homme d’une nuée qui marque l’échec de toute idolâtrie, qu’il s’agisse de croyances, de concepts, ou d’œuvres artistiques.
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