Le siècle, les hommes, les idées. Un centenaire: Mgr Albertus Martin (1913-1990) – Dans l’amitié d’Albertus Martin

Mise en ligne de La rédaction, le 9 août 2013.

par Denis Fréchette

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 40 / ÉTÉ 2013 ]

Mgr Albertus Martin

Je me permets de livrer ici quelques souvenirs, certains connus, d’autres intimes, liés à un grand homme d’Église du Canada français, qui fut mon ami, Albertus Martin.

Itinéraire d’un penseur
Tout jeune, sa vigueur intellectuelle se manifeste. Étudiant au Séminaire de Nicolet, Martin obtient le prix du Prince de Galles en 1933. Ce prix récompensait l’élève qui avait obtenu la meilleure note de tous les collèges affiliés à l’Université Laval. Au Grand Séminaire de Québec (1935-1939), il sort licencié en théologie avec la note summa cum laude. Ce brillant séminariste présentera en 1939 dans la salle académique de l’Université, à l’occasion de la fête de saint Thomas d’Aquin, un essai sur la Trinité fort remarqué; si bien que le cardinal Villeneuve lui confia qu’il allait écrire à son évêque pour qu’il soit attaché à l’Université Laval. Mgr Albini Lafortune, évêque de Nicolet, répondit: «S’il vous sera précieux, il me sera indispensable!»

Professeur de grec, d’histoire, d’apologétique puis directeur des élèves, il quitte le Séminaire de Nicolet en 1949 pour devenir vicaire général, administrateur du diocèse, évêque-coadjuteur et quatrième évêque de Nicolet le 8 novembre 1950, à peine âgé de trente-sept ans.

Au lendemain de la prise de possession de sa charge, de son Mandement d’entrée (15 novembre 1950) le père Francis Goyer, s.s.s., pourra écrire: «À chaque ligne, on reconnaît l’homme d’étude dont la vive intelligence embrasse tout le panorama de la vie sacerdotale, de la vie chrétienne.» Et il est surpris de trouver, sous la plume d’un chef si jeune, des formules de sagesse et d’esprit apostolique. À la tête du diocèse de Nicolet durant presque quarante ans (novembre 1950 – mars 1989), Mgr Martin n’a cessé d’être attentif à la vie de son clergé tant séculier que régulier et à la vie de ses fidèles. Cet interprète sûr de la doctrine de l’Église fut un apôtre de la paix et de la conciliation, qui habitent tous les textes recueillis au long de son épiscopat.
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