Action politique et inaction partisane : l’expérience récente du Parti conservateur du Québec

Mise en ligne de La rédaction, le 22 juillet 2012.

par Richard Décarie

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 36 / ÉTÉ 2012 ]

Richard Décarie

L’individualisme qui caractérise notre époque est une des sources de notre désaffection pour l’action politique et le bien commun. Pour qu’une situation moralement inacceptable nous touche, il faut qu’elle nous affecte personnellement, sans quoi nous ne nous en préoccupons pas. Mon expérience politique m’a permis, à cet égard, d’observer très souvent la séquence suivante : 1. Prise de conscience ; 2. Réaction naïve ; 3. Action inefficace. Cette attitude, prévisible, rend la population vulnérable. Comme elle ignore ou rejette les fondements spirituels, métaphysiques et politiques de la tradition occidentale, ses libertés sont menacées par les manipulateurs. Afin d’identifier ces manipulateurs potentiels, il suffit de se demander : à qui sert telle politique, telle loi, tel règlement, telle intervention ?

Les récents événements en lien avec les manifestations étudiantes au Québec illustreront mon propos. Comment croire en la spontanéité d’une manifestation de plus de 100 000 personnes, compte tenu de l’organisation et du financement requis par une telle entreprise ? À la lumière du phénomène psychologique décrit plus haut, on peut constater que :

1. Bien que les étudiants représentent un potentiel de mobilisation rapide et important, la gauche – qui tire les ficelles de toutes les révolutions – n’avait pas instrumentalisé cette force sociale depuis longtemps, l’État dit providence ayant répondu, depuis une cinquantaine d’années, à ses moindres revendications. L’augmentation des droits de scolarité – les moins élevés en Occident – constituait donc un moyen privilégié de « susciter la prise de conscience » d’une fausse injustice, bassement matérialiste (corollaire de l’individualisme ambiant), agissant comme catalyseur auprès de tous ces atomes estudiantins.

2. Ayant prévu la réaction naïve des étudiants, il devenait (…)

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