Notes de lecture. Cardinal Robert Sarah avec Nicolas Diat, La force du silence. Contre la dictature du bruit

Mise en ligne de La rédaction, le 11 juillet 2018.

Cardinal Robert Sarah avec Nicolas Diat, La force du silence. Contre la dictature du bruit, Paris, Fayard, 2016.

par André Désilets

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 57/JUIN-AOÛT 2018]

Le cardinal Sarah

Le cardinal Sarah

Le cardinal Robert Sarah, cet homme profondément spirituel, a connu de manière très concrète les égarements égalitaires de l’idéologie marxiste révolutionnaire du Parti-État de Guinée, et il a vertement dénoncé les abus des puissants, le mépris du pauvre, «la vénalité et la corruption de l’administration et des institutions républicaines». C’est dire que Robert Sarah, pour reprendre les termes de Nicolas Diat, «n’a pas découvert la misère dans des livres, des salons bourgeois avides de bonne conscience ou des amphithéâtres fiévreux de changer le monde par la volonté déréglée d’égos boursoufflés».

Avec Robert Sarah comme avec Hans Urs von Balthasar, Jean Daniélou ou Joseph Ratzinger, nous retrouvons le sens de l’aventure chrétienne : vigueur, discipline, perspicacité, profondeur, et ce qui peut être appelé «ensoleillement de l’intelligence» dans un monde qui est en train de se perdre dans une redoutable illusion puisque, de nos jours, la destruction de la vie n’est plus un fait de barbarie, mais un progrès de civilisation.

Pour le réputé cardinal né dans la brousse africaine, notre époque travaille avec toute la prétention dont elle est capable au développement d’un «véritable programme de lutte contre la vie». Et dans ce contexte, la loi elle-même «prend le prétexte d’un droit à la liberté individuelle pour donner à l’homme la possibilité de tuer son prochain». La question est extrêmement grave: il ne s’agit plus d’une décadence, remarque le cardinal, mais d’une «dictature de l’horreur» dont sont coupables les puissances occidentales avec l’aide des médias. Car si la mort provoquée demeure le fruit de passions individuelles ou collectives, elle s’impose désormais comme un «progrès» rationnellement décrété par des systèmes de valeurs prétendument indiscutables.
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